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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/131

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SOUVENIRS

dont l’université jouit d’un revenu de quatre-vingt mille piastres. Les professeurs se lèvent tard, les étudians n’y viennent jamais : aussi les études n’y sont-elles pas fortes. Calta Girone n’est composée que d’églises et peuplée que de prêtres. Les habitans sont grands admirateurs d’une statue de la Vierge par le Gaggini, placée dans l’église des Récollets. Nous fûmes rejoints dans cette ville par des voyageurs qui faisaient la même route que nous. On se perdait et se dépassait alternativement ; juchés sur leurs mulets, ils ne regardaient ni à droite, ni à gauche. Syracuse ne mérita même pas un regard de leur superbe indifférence. Je les trouvai bien malheureux de se griller pour si peu de chose. Nous fûmes logés à Calta Girone chez un Provençal, qui nous traita de son mieux ; il avait été cuisinier du directeur Barras : le talent de l’aubergiste me parut baissé et rouillé ; on devait dîner mieux que cela au Directoire.

Après la longue descente de Calta Girone, nous dessinâmes des aqueducs et des substructions qui pouvaient avoir appartenu à l’ancienne Eubée, Licodia. On dit que des Chalcidiens, guidés par Théoclès, après avoir fondé Naxos