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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/160

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DE LA SICILE.

à construire, à radouber et à conserver les navires. Mais quelle partie du Navalia était assez vaste pour recevoir ce vaisseau à trois ponts dont parle Athénée[1] ? Trois cents ouvriers furent employés pendant un an à la construction de ce chef-d’œuvre d’Archimède et d’Archias de Corinthe, ordonné par Hiéron II. Ce prince offrit comme présent au roi Ptolémée cette merveille ambulante que vingt rangs de rameurs faisaient voler sur la mer, et qui contenait, dit-on, des salles de festin, des thermes, une bibliothèque, un temple, un vivier, une piscine, et des jardins plantés de bosquets et rafraîchis par des ruisseaux d’eau vive. Le cèdre, le jaspe, l’ivoire, les peintures et l’or, tout était prodigué dans ce lieu, où le luxe et la mollesse bravaient la tempête, et qui semblait être le palais du dieu des mers.

Quelques débris indiquent le fort de Labdale et les murs d’enceinte élevés par Denys. Trois colonnes du temple de Diane[2] sont cachées

    baient les navires. Ce lieu devait ressembler aux squeri de l’arsenal de Venise.

  1. Athénée, liv. v.
  2. On y retrouve des chapiteaux accouplés ; chose rare chez