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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/192

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DE LA SICILE.

feu dévasta tous les environs de l’Etna, et ce mortier terrible lança au loin des scories enflammées d’une énorme pesanteur.

Les éruptions de 1809, 1811 et 1819, ouvrirent un cratère de sept cent quatre-vingt-quatre pieds de circonférence. Un nouvel Etna se déclara sur le monte Rosso : vingt bouches vomirent des pierres, des cendres, et couvrirent toute la vallée de Lingua-grossa. Deux savans courageux, M. l’abbé Ferrara et M. Joinville, bravant ces dangers, passèrent la nuit du 1.er au 2 novembre 1811 sur le cratère. L’éruption de 1819 commença le 27 mai et dura jusqu’au 2 juillet suivant. L’ouvrage du docteur Maravigna sur cette dernière éruption est dédié à M. Lucas, qui vient de faire lui-même au mont Etna un voyage dont nous devons attendre les résultats les plus satisfaisans.

Nous louâmes des mulets à Catane, et, munis d’eau-de-vie, de rum et de quelques provisions, nous prîmes le chemin de Nicolosi[1], où M. Gemmelaro, de Catane, possède une

  1. Nicolosi et tous les villages voisins cultivent une grande quantité de mûriers ; on y élève beaucoup de vers à soie : c’est la principale richesse du pays.