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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/194

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DE LA SICILE.

pierre d’un caveau ; elle céda, et il fut retrouvé vivant dans le sépulcre. Nous marchions dans un lapillo, un sable noir, à travers des laves (32) qui ont trois siècles d’existence[1] ; on se rend à la regione silvosa, où l’on retrouve de la verdure, une vallée agreste, et, après avoir cheminé pendant l’espace de quatre milles dans cette forêt, on arrive à la grotta delle Capre, ou bien grotta de’ Inglesi. Nous fîmes allumer un bon feu, parce que déjà l’air était plus frais. Nous dessinâmes ; mais que peuvent les vains efforts d’un crayon devant tant de merveilles ! Est-il facile de s’expliquer comment un écrivain spirituel, et qui possède un sentiment vif des arts dont il s’est occupé toute sa vie, a pu écrire sur cette base de l’Etna la phrase que je vais citer ? Au lieu de regretter devant cette nature imposante le pinceau du Poussin, du Gaspre de Salvator Rosa, il se contente de dire : « Les habitations éparses sur la base de l’Etna ressemblent à ces paysages

  1. Un siècle suffit à peine pour établir sur la lave une couche de terre ou de cendre végétale de l’épaisseur d’une ligne. D’après cela, l’on pourrait peut-être établir un calcul de probabilité sur les premières éruptions et sur l’âge du volcan. Il n’est pas rare de trouver jusqu’à six couches de lave et de terre végétale l’une sur l’autre.