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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/220

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DE LA SICILE.

séminaires. Aucun des sept ou huit frères d’un prince ne doit apprendre le commerce ou ne peut suivre la carrière du barreau, et bien peu d’entre eux deviennent militaires. Des nombreuses sœurs de ce prince, une ou deux se marient, et le reste est voué au cloître.

Je comptai à peine dans le port, le plus grand, le plus sûr de la terre, dix petits bâtimens qui ne savaient que faire de ce qu’ils avaient apporté. L’admirable position du port de Messine devrait en faire l’entrepôt naturel de tout le commerce de la Grèce, le lieu d’échange le plus avantageux entre les peuples de l’Occident et les Orientaux ; il est presque désert.

On a rebâti cette ville depuis le désastre de 1783; mais rien n’est terminé. Par une sage précaution, des charpentes articulées préviendraient le déboîtement des poutres, dont les coups réitérés renversaient les murailles à l’époque du dernier tremblement : elles agissaient sur les murs avec la même force que le belier des anciens. Une grande partie des maisons n’ont qu’un seul étage ; beaucoup de gens habitent des baraques assez commodes : tout a l’air provisoire. Messine vieillit ainsi, et elle doit à ce mélange