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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/260

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SURVENUS EN SICILE EN 1820.

peuple brûle également le mobilier de la maison des jeux publics et celui du ministre Ferreri, depuis long-temps suspect à la nation sicilienne.

Tout avait été calme jusqu’à midi. Les Palermitains apprirent alors que les troupes se réunissaient dans les casernes avec des intentions hostiles. On se porte chez le lieutenant général pour connaître les ordres qu’il a donnés. Naselli se trouble et craint pour sa personne ; le peuple lui demandant des armes, il cède et livre l’arsenal de Castel-a-mare. Les citoyens s’armèrent et sortirent sans commettre aucun excès. Cependant un régiment de cavalerie, dont un Sicilien, le prince de Campofranco, était colonel, se trouvait rangé en bataille vers la porte Felice. On ignore de qui cet officier supérieur avait reçu l’ordre de charger le peuple dans la rue du Cassero. Le colonel dit, pour sa défense, que, trois cents insurgés étant venus de la Bagaria pour ouvrir les prisons et délivrer les forçats, il avait cru devoir remédier à ce désordre en opérant une puissante diversion. D’autres personnes assurèrent que l’ordre venait de Naselli lui-même. Ce régiment tua ou blessa deux à trois cents personnes ; mais il fut détruit en partie, soit par la