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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/284

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NOTES.

neur de Jupiter et de Junon. Mais pour en revenir à Dédale, il n’eut pas le bonheur de tout inventer ; son neveu Talus, nommé aussi Perdix et Anemalus, trouva la roue du potier et la scie : Dédale, jaloux de ses découvertes, se défit de lui. Accusé de ce crime devant l’Aréopage, et près d’être condamné, il trouva le moyen de s’évader, et se réfugia en Crète, près de Minos, auquel il rendit de grands services ; il bâtit le labyrinthe de Crète d’après le modèle d’une partie de celui d’Égypte ; il fit encore d’autres ouvrages qui le mirent en grande faveur auprès de Minos.

Il paraît que le génie de Dédale ne l’empêchait pas de se livrer à l’intrigue, et qu’il se laissa aller avec trop de complaisance à servir les amours de Pasiphaé, femme de Minos, soit qu’elle fût devenue éprise, ce qui n’est guère croyable, d’un superbe taureau consacré à Neptune, soit que l’objet de sa flamme fût un des officiers de la cour de Minos, nommé Taurus. La fable rapporte, les monumens, et même un bas-relief du Musée royal, font foi que Dédale fit une machine au moyen de laquelle Pasiphaé put s’abandonner à toute l’ardeur de ses feux. Minos, instruit de son déshonneur et de la part que Dédale y avait prise, voulut le faire mourir ; mais il parvint encore à s’échapper avec son fils Icare. Comme Dédale avait, dit-on, inventé les voiles des vaisseaux, cette belle découverte