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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/32

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DE LA SICILE.

rement brisé et fracassé toutes les pieces de ce corps admirable, et, parce qu’encore, tout mort, ranversé et desfiguré, liui faisoit horreur, il en avoit enseveli la ruine mesme. Que ces petites montres de sa ruine qui paressent encores au-dessus de la biere, c’estoit la fortune qui les avoit conservées pour le tesmoignage de cette grandeur infinie que tant de siecles, tant de fus[1], la conjuration du monde reiterée à tant de fois à sa ruine, n’avoint peu universelemant esteindre. Mais estoit vraisamblable que ces mambres desvisagés[2] qui en restoint, c’estoint les moins dignes, et que la furie des ennemis de cette gloire immortelle les avoit portés, premierement à ruiner ce qu’il y avoit de plus beau et de plus digne ; que les bastimans de cette Rome bastarde qu’on aloit asteure[3] atachant à ces masures, quoi qu’ils eussent de quoi ravir en admiration nos siecles presans, lui faisoint resouvenir propremant des nids que les moineaus et les corneilles vont suspandant en France aus voutes et parois des eglises que les Huguenots

  1. De feux.
  2. Ces parties défigurées.
  3. À cette heure.