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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/34

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DE LA SICILE.

duquel on voit encore la chute toute vifve, comme d’une grande montaigne, dissipée en plusieurs horribles rochiers, il ne samble que deus tels bastimans peussent tenir en toute l’espace du mont du Capitole, où il y avoit bien 25 ou 30 tamples, outre plusieurs maisons privées. Mais, à la vérité, plusieurs conjectures qu’on prent de la peinture de cette ville antienne, n’ont guiere de verisimilitude, son plant mesme estant infinimant changé de forme ; aucuns de ces vallons estans comblés, voire dans les lieus les plus bas qui y fussent : comme, pour exemple, au lieu du Velabrum qui pour sa bassesse recevoit l’esgout de la ville, et avoit un lac, s’est tant eslevé des mons de la hauteur des autres mons naturels qui sont autour de là, ce qui se faisoit par le tas et monceaus des ruines de ces grands bastimans ; et le monte Savello n’est autre chose que la ruine d’une partie du teatre de Marcellus. Il croioit qu’un antien Romain ne sçauroit reconnoistre l’assiete de sa ville, quand il la verroit. Il est souvent avenu qu’après avoir fouillé bien avant en terre on ne venoit qu’à rencontrer la teste d’une fort haute coulonne qui estoit encor en pieds au-