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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/376

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HISTOIRE INDIENNE.

ron, ou disant le signe de paix d’abéaston. Au moment où la dispute était engagée à ce sujet, au point de menacer la tranquillité publique et les bases du trône, le rajah mourut, ne laissant qu’un fils âgé de cinq ans.

» La mère de ce jeune prince était ambitieuse et cruelle. La fureur de cette femme contre mon père éclata dès que son époux eut rendu le dernier soupir. Soutenue par les soubahs[1] les plus puissans, elle ne dissimula plus le projet de faire périr le ministre chargé de la tutelle du nouveau rajah, de sacrifier cet enfant et d’épouser un jeune Malabare dont elle était éprise. Tous les partis furent gagnés, et le palais de mon père allait être investi. Il en avait fortifié les approches ; mais tous ses efforts se bornèrent à cacher notre fuite et celle du rajah, dont la garde lui était confiée.

» Nous partîmes la nuit, suivis de quelques esclaves. Quand nos dromadaires, dont on avait forcé la course, s’arrêtèrent excédés de fatigue, ma mère, qui m’allaitait encore, était si inquiète de ma faiblesse et de celle de Misra (c’est, dit

  1. Haute dignité militaire chez les Indiens.