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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/386

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HISTOIRE INDIENNE.

pas d’être mon père, dit-il à son ami en se jetant dans ses bras. Rassurez-moi tous deux : nomme-moi ton fils ; que Solamé m’accepte pour époux : ce jour sera le plus fortuné de ma vie. Et cependant il était à mes genoux, me pressant de souscrire à ses vœux avec cette ardeur fière et touchante qui le caractérise. Laissons-nous guider, lui répondis-je ; la sagesse paternelle est le plus doux instrument des desseins de la Providence. Apprenez, Misra que ma plus vive douleur serait d’être moins aimée de vous. Ah ! si tu m’en croyais, reprit-il, le désert qui vit naître mes sentimens serait le témoin de notre union. Je presserais une compagne adorée dans mes bras, sous ces mêmes bananiers dont l’ombrage protégeait les jeux de nos premiers jours.

» On ne parvint que difficilement à persuader au rajah que d’après les événemens dont il venait d’être instruit, il était plus prudent et il serait plus glorieux pour l’objet de son choix que cette alliance fût contractée à Bednoure. Tout y annonçait une révolution prochaine ; Tipoo-Saëb cherchait en effet le souverain légitime du royaume de Canara pour le replacer