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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/420

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HISTOIRE INDIENNE.

Bednoure, le jour où elle avait appris la mort de William Makinston. Une fièvre ardente, connue sous le nom de fièvre de Ceylan, s’empara d’elle aussitôt ; peu de temps après, elle n’était plus. Les parens de M. Makinston avaient pris sur eux d’embarquer ce vieillard désolé, et de le ramener en Europe, où ils se rendaient chargés d’or, et consternés, dévorés par les plus mortels chagrins.

Je me rapprochai lentement de ce pays où je n’allais plus trouver qu’un tombeau. Un tertre modeste, ombragé par quelques palmistes et déjà oublié à mon arrivée, couvrait la dépouille mortelle de Solamé d’Averney, âgée de vingt-un ans. Puisse son pauvre cœur, brisé par les remords, avoir trouvé aux pieds de l’Éternel le pardon qu’il aurait vainement sollicité sur la terre !

Je voulus revoir les lieux où ces deux jeunes infortunés s’étaient assigné ce dernier rendez-vous du sépulcre ; les restes de William avaient été placés non loin du tombeau de celle qu’il avait aimée. Le séjour d’Anjenga me devint bientôt insupportable ; je réalisai tout ce que je possédais dans le Travancore pour revenir en Europe. À peine fus-je arrivé en France, que la