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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/48

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DE LA SICILE.

nesse patricienne. Les descendans immédiats de ces bouffons passent tous pour être natifs d’Acerra, ville près d’Atella, dans le royaume de Naples. Les lazzis, la gourmandise et sur-tout la poltronnerie de polichinelle, réjouissent toujours les Napolitains. Les étrangers eux-mêmes s’en amusent, quoiqu’ils soient privés de l’avantage de sentir toute la finesse des équivoques de ces bouffons et l’à-propos de leurs satires souvent très-piquantes.

Avant de m’embarquer pour la Sicile, je voulus revoir Pompeii : cette ville, qui ressuscite par lambeaux, nous initie dans les secrets de la vie intérieure des anciens, sans rien détruire des idées d’élégance qui s’attachent à leur souvenir. Les travaux ont été suspendus au moment où quelques légères recherches complétaient l’ensemble de cette importante découverte. On peut dire que les états du roi de Naples sont doubles : il possède autant de villes souterraines que de villes habitées, et presque autant de statues qu’il compte de sujets. Nous revînmes de Pompeii par le Vésuve ; je l’avais vu plus menaçant. Arrivé sur le sommet du cratère je plongeais mes regards dans les profondeurs de cette four-