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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/50

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DE LA SICILE.

tombeaux. Des tremblemens de terre sont venus confondre dans ces sépulcres les noms, les âges, et mêler la cendre du maître à celle de l’esclave.

Je m’embarquai à Naples, le 24 avril 1820, à quatre heures après midi, sur le paquebot il Tartaro. J’étais accompagné de M. Clérian, jeune peintre de paysage, et de M. Van Cléemputte, architecte, pensionnaire de l’école de France à Rome, doué d’autant de modestie que de talent. Le zèle et les travaux de ces deux artistes m’ont été d’un grand secours.

Le Tartaro faisait partie d’un convoi portant des troupes à Palerme. Sept vaisseaux obéissaient à un bâtiment de 74 canons, le Capri. Nous sortîmes de la rade par un vent faible, mais assez favorable, qui devint ensuite très-frais et tout-à-fait contraire. Après avoir vainement essayé de se mettre sur le vent, tout le convoi s’établit en dérive, et se réunit, au bout de trois jours, sur la côte de Sicile, dans le golfe d’Olivieri, près de Mazzara. Au-dessus de la plage d’Olivieri, petit hameau pauvre et délabré, se voient, sur la hauteur, les ruines de Tyndare, dont une partie ainsi que le pro-