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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/52

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DE LA SICILE.

Carthaginois. La culture des montagnes qui bordent ce rivage, était riante, variée ; le soleil n’avait encore rien desséché. Au premier coup-d’œil, les habitans me semblèrent soumis, avides, ne parlant que d’argent et d’alimens, de ce qu’ils avaient envie de prendre et de ce qu’ils auraient pu manger.

Nous étions à quatre-vingts milles de Palerme et à trente de Messine. C’est sur un plateau très-élevé qui s’avance dans la mer, auprès d’un petit couvent dédié à la Vierge (Madona di Tindara), que fut Tyndare (2), jadis riche, peuplée et florissante par son commerce. Des vestiges d’une citadelle, d’un théâtre, d’un amphithéâtre, sont encore placés d’une manière pittoresque à mi-côte, entourés de vignes sauvages et de caroubiers. Je regrettais beaucoup de ne pouvoir m’y arrêter quelques jours. De la pointe du promontoire, on jouissait aussi d’une vue admirable. Les ruines d’un temple qui pouvait être celui de Cérès, couvraient une colline voisine de nous. Assez près de là était celui de Mercure, dont Verrès fit enlever la statue ; ce Mercure que Scipion, après la prise de Carthage, fit placer sur cet autel : Qui sacris