Aller au contenu

Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
DE LA SICILE.

placées sur le sommet d’une montagne, près du cap d’Orlando, jadis Agathyrnum. Au bas sont les îles de Felicudi et d’Alicudi [Phœnicodes et Ericodes], qui font partie de l’archipel éolien. Toute cette contrée semble assez sauvage ; cependant de petits hameaux paraissent parfois cachés dans des vallées.


PALERME.


Le premier mouvement de surprise que fait éprouver à un voyageur la physionomie pittoresque d’un peuple, est toujours favorable au projet de la saisir, de la peindre : plus tard l’habitude efface cette impression. Il me semble au contraire que, pour parler de l’esprit, des mœurs d’une nation, attendre, c’est étudier, chaque jour devant apprendre quelque chose.

Ce qui me frappa le plus du premier aspect de Palerme [l’antique Panorme[1](3) dès mon arrivée dans cette ville, fut la singularité

  1. Panormos [totus portus], port de toutes les nations, qui fut jadis divisé en trois parties : Neapolis, l’une d’elles, forcée par les Romains dans la première guerre punique, entraîna la prise du reste de la ville.