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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/74

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DE LA SICILE.

le-Grand, et sa magnificence me fit oublier la somptueuse abbaye de Monréale. L’ouvrage de M. Osterwald donnera une juste idée de l’importance, de la grandeur de ces pieuses retraites ; mais leurs cénobites ont échappé à mon crayon. Il ne faut chercher dans ces monastères ni des Calmet, ni des Montfaucon : on y trouve plus habituellement une douce insouciance des affaires de ce monde, des rapports tranquilles avec les hommes, et seulement quelques ambitions de devenir prieur ou abbé. Les moines de ce pays sont généralement enclins à la tolérance. Je leur ai entendu adresser ce reproche par des gens austères, mais souvent aussi durs envers le prochain qu’envers eux-mêmes.

Le prince royal de Naples, duc de Calabre, qui gouvernait alors la Sicile avec le titre de régent, habite souvent une maison charmante (Bocca di Leone), voisine de Monréale, où il se livre à son goût pour le perfectionnement de l’agriculture. Il est impossible d’avoir une instruction plus solide, de s’occuper avec plus d’ardeur du bonheur du peuple, que ce prince, dont les mœurs sont douces et simples. Le duc de Calabre et son auguste épouse sont adorés à