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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/94

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DE LA SICILE.

més lui donnaient un air de béatitude intérieure qui pouvait aussi ressembler au sommeil le plus doux ; sommeil bien permis, car la chaleur était accablante. Ce petit port, cette ville d’environ trois ou quatre mille habitans, fut l’antique Mazarum. D’anciens sarcophages en marbre, ornés de bas-reliefs, sont placés dans la cathédrale. Mazzara n’a pas toujours été une petite ville mal habitée ; elle fut la demeure du comte Roger, dont la statue se voit encore sur la porte de l’église principale.

Nous nous rendîmes de Mazzara à Castel-Vetrano par des chemins commencés avec assez de magnificence, puis abandonnés tout-à-coup. On laisse ainsi détruire ce qui a été fait : aussi les moyens de communication sont-ils par-tout très-chers et parfois impraticables. Bêtes et gens ne se tirent souvent qu’avec des peines infinies de ces marais pendant les hivers pluvieux. Des bruyères recouvrent les vastes carrières de Campo-Bello, d’où les Sélinontins tirèrent ces pierres d’une si grande dimension qui servirent à la construction de leurs temples. Des tambours de colonnes, des chapiteaux ébauchés, sont restés dans la carrière ou sur