forcé de faire un détour de plusieurs kilomètres pour passer le Prunelli, qui est vers son embouchure, rapide et très encaissé ; quel vertige de locomotion me faisait courir à toutes jambes sur la route, dans la crainte d’avoir à chercher longtemps la plante désirée ; et quelle joie me saisit quand j’aperçus, en face de la tour de Capitello, une plaine immense d’arbustes au feuillage cendré, dont les fleurs d’un beau jaune soufre tachées de noir s’ouvraient toutes grandes au soleil ! En quelques minutes j’eus bourré mon cartable d’une riche provision de l’intéressante cistinée[1] et je repris le chemin d’Ajaccio ; je notai au passage, dans le maquis de Capo-Toro :
Calamintha Corsica Benth.
Ornithogalum Pyrenaicum L.
et je fus assez heureux pour mettre la main sur un superbe hybride des Cistus Monspeliensis et salvifolius var. cymosus Willk., auquel nous avons donné le nom de C. Flichei en souvenir de M. Fliche, qui le premier a signalé cette plante dans l’île.
M. Foucaud, de son côté, n’avait pu résister au désir de scruter jusqu’au dernier moment les secrets de la flore insulaire. Il avait exploré quelques pentes, sur la route de Pozzo di Borgo et me montra, avec :
Vicia lutea L.
Vicia varia Host.
Lathyrus Clymenum var. tenuifolius G. et G.
— angulatus L.
- ↑ Cette plante a été distribuée par la Société Rochelaise, en 1896, sous le n° 3879.
