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Page:Foucaud, Simon - Trois semaines d'herborisations en Corse, 1898.djvu/28

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séjourner longtemps à chaque étape ; dès lors il fallut s’enquérir des moyens de transport utilisables pour gagner Ajaccio par la route de l’ouest. Notre surprise fut grande d’apprendre qu’il n’en existait point ! Tout au plus aurions nous pu louer un mauvais cabriolet par lequel s’effectue le service postal de Calvi à Galéria, ou profiter du passage de quelque forestier. Mais nous aurions été dans l’obligation de faire à pied à partir de ce village un trajet considérable en pays montagneux et M. Foucaud se trouvait dans un état de santé qui lui interdisait tout surmenage physique. Il n’y fallait donc pas songer.

Nous décidâmes de partir le lendemain dans l’après-midi par l’Île Rousse pour nous diriger vers Bastia, d’où nous suivrions en sens inverse notre itinéraire primitif.

Une courte herborisation occupa notre après-dîner ; traversant la petite plaine basse qui borde le golfe, nous choisîmes comme but une montagne abrupte terminée en terrasse et qu’on appelle Rondoli.

Dès la sortie de la ville, on trouve sur les bords d’une rivière limoneuse, la Ficarella, des cultures nombreuses mais peu variées : des moissons de froment, des jardins et surtout des plantations d’oliviers et d’amandiers. De petites constructions blanches et carrées comme des maisons mauresques, presque sans ouvertures, se cachent derrières de robustes clôtures d’Agaves et de Cactus, ou sous l’épais ombrage des figuiers et des chênes-verts. On cultive assez peu les orangers et les cédratiers, qui donnent des fruits bien moins estimés et de moins belle venue qu’aux environs de l’Île-Rousse ou de Belgodère. Nous en vîmes cependant une jolie