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Page:Foucaud, Simon - Trois semaines d'herborisations en Corse, 1898.djvu/42

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sur la flore de beaucoup de points de l’île rendra malheureusement cette étude fort difficile, au moins pour les espèces non reconnues comme des « voyageuses » avérées. Nous appelons néanmoins l’attention des explorateurs futurs de la Corse sur cette cause modificatrice de la végétation.

La contrée que nous traversons est l’une des plus fertiles de la Corse ; protégée par les premiers échelons des montagnes contre les vents dominants, le libeccio (S.-O.) et le sirocco (S.-E.) elle nourrit une végétation vigoureuse et de riches cultures. Nous admirons chemin faisant les oliviers énormes, les orangers verdoyants, les vignes étagées, toutes les richesses de ce sol fécond qui s’étalent sur les pentes, et font de la jolie vallée du Regino, qu’on voit apparaître tout à coup, un véritable grenier d’abondance. Des bois épais de chênes-verts couvrent les collines peuplées de colombes et de rossignols ; des fleurs s’ouvrent de toutes parts et nous nous sentons profondément impressionnés par la gaîté de la lumière, l’exubérance de la nature et le charmé exquis de ces splendeurs matinales.

De la gare de Belgodère, il faut suivre un chemin étroit qui grimpe en lacet le long de la montagne, couronnée par le bourg. Mais dès les premiers pas, un ruisseau nous arrête sur ses rives où règne, sous de grands arbres, une délicieuse fraîcheur, et dans le fouillis des herbes hautes, nous recueillons :

Geranium lucidum L.
Calepina Corvini Desv.
Helleborus Corsicus Willd.