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Page:Foucaud, Simon - Trois semaines d'herborisations en Corse, 1898.djvu/60

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se succèdent le long de la route. Bien que boîtes et cartables soient devenus pesants, nous allons toujours, entre les maquis où l’ombre s’épaissit peu à peu, et, comme les troupiers sentant l’étape, l’un de nous entonne quelque joyeux refrain qui trompe la lassitude.

Nous marchâmes longtemps dans la nuit noire en côtoyant un précipice dont nous n’apercevions que l’ouverture béante et dans l’ombre duquel brillaient par intervalles les cascades du Morello.

Pour comble d’infortune, une déplorable confusion nous fit prendre, à 7 kilomètres de St-Florent, la route de Santo Pietro ! Fort heureusement, une demi-heure après, mais toujours trop tard pour nos jambes, deux gendarmes, qui revenaient de leur tournée, nous firent apercevoir de notre méprise et nous remirent en bonne voie : il fallut bon gré mal gré rebrousser chemin.

Enfin, au bout d’une interminable descente, parurent le pont métallique de la rivière d’Aliso et cette sorte de lagune que forme l’estuaire, dans laquelle se reflétaient les lumières de St-Florent. Il était temps ! Dix heures avaient déjà sonné et nous étions, l’un comme l’autre, exténués de fatigue et de privations.



St-Florent. — 18 mai.


Une courte sortie occupa la matinée du lendemain. Voici la liste de nos récoltes :

Au bord de la route du cimetière ou dans les moissons voisines :