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Page:Foucaud, Simon - Trois semaines d'herborisations en Corse, 1898.djvu/94

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Après avoir employé la matinée à la préparation et à l’expédition des plantes de la veille, nous pensâmes à diriger de ce côté notre promenade de l’après-midi.

Nous allions lentement, tout entiers à l’impression singulière, faite d’admiration et d’horreur, que laisse cette nature étonnamment tourmentée. À gauche, la rivière mugissante bondit en cascades, s’élance en tourbillons ou creuse dans les marbres de son lit des vasques où s’endorment ses eaux limpides.

Sur chaque rive, jusqu’en haut des dernières corniches, l’éternel maquis grimpe à travers les roches ou cède devant des châtaigneraies immenses, des bois sombres de pins ou plus loin encore devant les magnifiques forêts de la haute vallée. À chaque pas, de minuscules torrents amènent à grand bruit les eaux des régions supérieures et avec elles quelques transfuges de la végétation des sommets.

C’est ainsi qu’à une altitude de 600 mètres au plus nous avons le plaisir de récolter sur les rochers, au bord de la route : Helichrysum frigidum Willd.

Des plantes moins dépaysées s’entassent à chaque pas dans nos boîtes :

Saponaria ocymoides var. gracilior Bert.
Polygala dubia Bellynck.
Ranunculus flabellatus forma uncinatus R. et F.
Viola silvestris subsp. insularis G. G.
Stachys Corsica Pers.
Digitalis purpurea var. tomentosa Webb.
Hieracium præcox f. sublanigera A.-T.
— præaltum f. subgenuina A.-T.
Arenaria Balearica L.
Helleborus Corsicus Willd.