Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/151

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condition que j’aurai la moitié des profits de l’offrande.

la seconde servante. Cela va sans dire, puisque notre vie n’en fait qu’une partagée en deux corps. (Appuyée sur son amie, elle cueille un bouton de manguier.) Quoiqu’il ne soit pas encore éclos, ce bouton de manguier a la douce odeur de celui qui a brisé son enveloppe. (Joignant les mains à la manière appelée Kapôtahastaka[1].) « Bouton de manguier, tu es offert par moi au dieu de l’amour qui a saisi son arc. Sois la meilleure de ses cinq flèches, ayant pour but les jeunes femmes dont les amants sont en voyage ! » (En parlant ainsi elle jette le bouton de manguier.)

le chambellan entre, en soulevant la draperie du fond de la scène avec colère. Ne fais donc pas cela, étourdie ! La fête du printemps ayant été défendue par le roi, pourquoi cueilles-tu un rameau de manguier dont la fleur n’est pas éclose ?

toutes deux, effrayées. Que votre seigneurie nous pardonne ; nous ignorions cette défense.

le chambellan. Ne l’aviez-vous pas ap-

  1. Le mot kapôta signifiant pigeon, cette manière de joindre les mains doit imiter à peu près la forme de cet oiseau.