Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/40

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route est jonchée d’herbes tombées de sa bouche ouverte par la fatigue, et qu’elle n’a pu avaler. Vois ! par la rapidité de ses bonds, elle vole plutôt qu’elle ne court sur la terre ! » (Avec étonnement.) Et moi qui poursuis cette gazelle, c’est à peine si je puis la voir maintenant.

le cocher. Sire, le sol est plein d’inégalités, et comme je retiens les rênes, la vitesse du char est ralentie ; c’est pour cela que la gazelle est parvenue à une grande distance. Mais maintenant que nous arrivons sur un sol uni, il ne vous sera pas difficile de l’atteindre.

le roi. Eh bien ! lâche les rênes !

le cocher. J’obéis à mon Seigneur. (Simulant le mouvement du char.) Sire, voyez, voyez !

« Les rênes étant lâchées, les chevaux du char, le devant du corps ramassé, ayant leurs panaches immobiles, le haut de leurs oreilles rabattu, s’élancent, sans être dépassés par la poussière qu’ils soulèvent, comme s’ils étaient jaloux de la vitesse de la gazelle ! »

le roi, joyeux. En vérité, ces chevaux surpassent en vitesse les coursiers du Soleil et ceux d’Indra ; de sorte que

« Ce qui me semblait petit devient grand tout à coup ; ce qui est divisé par moitiés