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Page:Foucaux - Le Religieux chassé de la communauté, 1872.djvu/14

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bord de son vêtement, lui dit : — Seigneur, il y a deux raisons pour satisfaire ses désirs, ce sont la beauté et la jeunesse. Vous êtes jeune, vous êtes beau, restez encore quelque temps dans l’asile de la jeunesse à jouir de ses plaisirs. C’est dans la maison du vieillard qu’il conviendra d’amasser des trésors !

Sounanda dit alors au messager : — Hors d’ici, l’ami ! Et celui-ci se retira.

Il retourna dire aux marchands : — Sounanda m’a ordonné de sortir de sa présence, et je suis parti.

Les marchands s’étant tous rassemblés et s’étant rendus à la maison de la courtisane, s’arrêtèrent à la porte, et dirent à un homme qui s’y tenait : — L’ami, va dire à Sounanda que la compagnie des marchands rassemblés est à la porte et désire voir son chef.

Le serviteur ayant rapporté ces paroles à Sounanda, celui-ci voulait sortir, mais la courtisane le retint encore par le bord de son vêtement, en disant :

— Seigneur, ces marchands demandent à venir se divertir avec moi ; mais comment pourrait-il me plaire de demeurer avec eux ? Restez donc ici, puisque vous êtes satisfait des agréments que vous y trouvez.

Sounanda dit : — Ce n’est que si l’on m’y force que je sortirai d’ici !

Le serviteur alla dire aux marchands ce qu’il avait entendu de la bouche de leur chef, et ceux-ci dirent : — Eh bien ! puisque Sounanda veut faire ce qui ne convient pas, partons.

Puis ils vendirent leurs marchandises et après en avoir reçu le prix, ils partirent.