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Page:Fouché - Percier et Fontaine, Laurens.djvu/126

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PERCIER ET FONTAINE.

le peu de souci du bien-être et le manque de confort. Sur ce dernier point il semble en effet que, en dépit de leur théorie, les artistes n’aient pas tenu un assez grand compte du but d’usage ; aussi bien les besoins n’étaient-ils pas tout à fait les mêmes qu’aujourd’hui. Les sièges n’étaient pas faits pour favoriser la mollesse ; ce sont ceux qui conviennent à des hommes d’action. Aujourd’hui, le style Empire est revenu en faveur. On rend justice à ses qualités incontestables. Il ne convient certes pas à l’intimité et à la rêverie, mais il est imposant et grave et sied admirablement aux réceptions d’apparat. On ne peut rêver de cadre mieux approprié aux fêtes de la période impériale ; les défauts qu’on lui reproche deviennent à cet égard des qualités. À aucune époque la décoration intérieure n’a présenté à un tel degré ce caractère d’harmonie dans l’ordonnance de toutes les parties, et c’est pourquoi, malgré les critiques plus ou moins fondées, le style Empire restera dans l’histoire comme une des expressions les plus intéressantes de la pensée et du bon goût français.

Ainsi, dans toutes les branches de leur art, qu’il s’agisse de la construction d’un édifice nouveau, de la restauration d’un ancien monument, ou simplement du dessin d’un fauteuil ou d’un vase, les mêmes règles de logique et de raison ont toujours guidé Percier et Fontaine. Le rationalisme est le principe fondamental de leur art ; on le retrouve dans toutes leurs œuvres ; il domine toutes leurs créations. S’ils n’ont pas ces grandes envolées d’imagina-