Parmi les questions dont s’occupe l’hygiène, celles qui touchent à l’alimentation de l’homme ont eu, on le comprend aisément, le privilège de fixer, dès les siècles les plus reculés, l’attention des savants et des législateurs. Elles se sont présentées à toutes les périodes de l’histoire comme des problèmes dont la solution variait suivant les temps et suivant la forme et la tendance particulière de chaque civilisation.
Aux époques de révélation et de théocratie, la loi religieuse imposait, dans des prescriptions sans appel, le choix de certains aliments, tandis qu’elle en proscrivait d’autres d’une manière absolue ; aux époques de recherche et d’examen, au contraire, des opinions diverses se faisaient jour, et, par la voix d’interprètes plus ou moins puissants, la science acceptait ou réprouvait ce que jusqu’alors on n’eût osé soumettre à la discussion.