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Page:Fourest - Le Géranium ovipare, 1935.djvu/51

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et, pour les vins, Chiraz, Pommard, Tokay ? C’est bon
pour des croquants ! À nous le fameux Chalibon,
ce noble Chalibon qu’autrefois l’Assyrie
vendangeait pour ses rois ! Colombine chérie,
laissons les ronds-de-cuir et les petits rentiers
en leur étroit logis passer des jours entiers ;
nous, fuyons comme un vol migrateur d’hirondelles
qui partent sans chercher ce que nous dirons d’elles.
Sur votre aéronef, noble coursier des airs,
irons-nous survoler l’Afrique et ses déserts,
madame ? ou cinglons-nous vers l’île fantastique
où la négresse blonde exhibe sa plastique ?
passerons-nous la ligne afin de voir là-haut
dans un ciel de cobalt scintiller Fomalhaut ?
Et quand nous reviendrons si vous n’êtes pas lasse
eh bien ! pour nous Tobolsk inaugure un palace !
vous plaît-il en quittant le soleil tropical
patiner sur l’Irtish ou le lac Baïkal ?
Mais non ! contentons-nous d’endroits élégants : Bade,
Londres où dans le cirque un clown ailé gambade,
Dinard, Juan-les-Pins et puis dès les premiers
jours d’hiver nous fuirons à Nice où les palmiers
ouvrent leur éventail et leurs fleurs en régime.
En dépit du docteur prescrivant un régime,
je paladinerai dans les tournois d’amour,
je ferai le bandit comme un vrai Charles Moor