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Page:Fournier - La Comédie de J. de La Bruyère, 1re partie, 1866.djvu/302

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notre infatigable écouteur. J’imagine qu’il l’entendit conter dans leur monde, et qu’il ne lui en aura pas fallu davantage pour l’idée du déguisement à la grecque dont il s’enveloppe et sous lequel court encore l’immortelle mascarade de son esprit.

XXX

Comme tous les observateurs, il faisait ainsi de chaque chose son profit. Il y a dans son miroir mille reflets du monde qui l’entoura. Les Condé y sont tous, depuis l’aïeul, le grand Condé, jusqu’au petit-fils, M. le Duc ; nous l’avons déjà dit, mais il nous reste, sur ce point, tant de choses à dire encore !

Ce n’est point par leur portrait seul qu’ils figurent chez La Bruyère : ils y vivent par leur influence, en mille endroits présente, active, tyrannique. De leur part, tout s’imposait, et fût— on, comme notre homme, le plus indépendant des esprits, il fallait subir le joug de leur goût, le despotisme de leurs préférences. Par bonheur, leur goût était bon, et, sauf quelques protections mal placées, comme celle que le grand Condé