Aller au contenu

Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ge mesure, le style de l’auteur et ses qualités proprement littéraires. Quelques autres passages, pris au hasard, achèveront de nous fixer sur ce point. Tenez-vous bien, s’il vous plaît !

Genre gracieux :

— Vous aimez le Saint-Laurent, Mademoislle ? dit Jules Hébert à Marguerite Delorme. Je vous en remercie…

Mais permettez-moi de badiner (sic) à mon tour. Aimer, c’est posséder, paraît-il ; s’il contient tous les flots du Saint-Laurent, votre cœur est immense… (P. 14.)

Tout en buvant des tasses de thé, sur la Terrasse, Marguerite et son compagnon causent psychologie :

Savez-vous à quoi me fait songer le cœur des coquettes ?… (dit soudain le jeune Canadien). L’amour qu’elles donnent fond comme le petit bloc de sucre que je laisse tomber dans ce breuvage… Leur cœur est un liquide bouillant qui dévore autant de pains de sucre qu’elles ont d’aventures… (P. 92-93.)

Et la jeune fille ayant approuvé, il conclut finement — « un peu ironique » :

— Elle doit être passionnante, la chasse au gibier mâle.

Tu parles !

Monsieur et Madame Delorme sont allés visiter les chutes Montmorency en compagnie de leur fille et de Jules Hébert. Comme ils s’exclament devant la majesté du spectacle, arrive Mademoiselle Hébert, la sœur du jeune « patriote ».

Puisque vous avez la gentillesse (sic) d’admirer les beautés de mon pays, monsieur et madame Delorme, voulez-