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Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/5

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COMME PRÉFACE[1]



À son Altesse Sérénissime la Critique ; à ses amis ; à ses ennemis.


Le livre que nous présentons aujourd’hui au public canadien n’est pas un chef-d’œuvre. Oh ! pas le moins du monde !

Nous le savons aussi bien que vous, Madame. Et nous nous en fichons.

Nous nous en fichons souverainement. À peu près, du reste, comme de l’opinion que vous pourrez avoir de notre œuvre et de tout ce que vous pourrez dire de nous.

Il faut toujours tâcher de prendre les gens pour ce qu’ils sont plutôt que pour ce qu’ils se disent. Le masque ne fait rien au visage : le nom ne fait rien à la personne. Et c’est pour-

  1. Paru dans la Revue Canadienne de juillet 1906, avec cette note :

    Un jeune écrivain canadien, M. Jules Fournier, a publié récemment dans le Canada, de cette ville, un roman qui a eu un certain retentissement. Cet ouvrage, d’assez longue haleine, a été écrit en une semaine : c’est dire que, malgré les qualités qui s’y remarquent, l’auteur n’a pu donner là sa mesure. M. Fournier, lorsqu’il fit ce roman, le destinait à une maison d’éditions économiques, qui devait le publier dans une série de volumes à dix sous. Il avait en même temps préparé à cet ouvrage une préface, dans laquelle il se justifiait de faire ainsi de la littérature à la vapeur et où il exposait certaines considérations sur l’état actuel des lettres canadiennes. C’est cette préface que nous avons aujourd’hui l’avantage d’offrir au public.