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Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/63

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« l’humble bergère de Domrémy, debout sur le gazon d’un pré fleuri… »

Et ainsi de suite, tout le long du récit.

Veut-il dépeindre l’émotion qui s’empare du peuple en prières ?

Les cœurs sont émus, dit-il, les yeux se mouillent de pleurs et les âmes s’envolent sur les ailes de la prière et de l’amour.

Et immédiatement il ajoute :

AH ! QUE SONT LES MERVEILLES DE L’AVIATION, COMPARÉES À CE VOL DES ÂMES QU’UN ESPRIT PLUS PUISSANT QUE TOUS LES MOTEURS SOULÈVE DE TERRE ET EMPORTE VERS LES RÉGIONS SEREINES, OÙ VIVENT TOUJOURS CEUX QUE L’ONT CROIT MORTS ?

En voilà assez, je pense, pour montrer que pas un instant au cours de ce long voyage le souci de la forme pure, non plus que le sens de l’observation précise, n’abandonna ce géographe doublé d’un homme de lettres.

⁂ Comment aurait-il pu, du reste, échapper à cette préoccupation, avec le talisman qui l’accompagnait ? Car M. Routhier avait apporté un talisman. C’était le Centurion.

Homère a fait l’Iliade et Dante la Divine Comédie, Shakespeare a créé Hamlet et Molière Tartuffe ; Rabelais a écrit Pantagruel et César a dicté les Commentaires. Mais le juge Routhier est l’auteur du Centurion.

Rien ne dira jamais assez la supériorité de ce livre. Autant M. Gouin dépasse Donat Caron,