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Page:François-Félix Nogaret, L'Arétin François, 1787.djvu/128

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IMITATION DE L’ODE D’HORACE :

IN ANUM LIBIDINOSAM.




  Retire-toi, vieille ſorciere,
Que le Diable t’acolle & te foute s’il peut !
Tu m’excites en vain, de toi rien ne m’émeut :
 Tes pis de Vache, ou tétons de Tripiere,
Si j’oſois les toucher, me fondroient dans les doigts ;
Ton oeil eſt une Ruche où la cire ſéjourne ;
Un four voilà ta bouche, un tonnerre, ta voix.
 De quel côté faut-il que je te tourne,
  Pour que tu faſſe moins horreur ?
  Voyant ton corps de terre cuite
D’où s’exhale ſans ceſſe une fétide odeur.
Les Amours effrayés ſoudain prennent la fuite.
 Tes jambes ſont deux piliers monſtrueux,
 Dignes ſoutiens de l’édifice affreux ;
  Ton ventre, un long tablier jaune
  Qui ſurement a plus d’une aune,
  Tes deux cuiſſes, deux groſſes tours
Où pend un vilan cul, qui toujours flotte & tremble,
Et ton C..., non pas C..., mais connaſſe reſſemble.
À la gueule d’un chien qui n’a bu de huit jours.

PARODIE