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Page:Franc-Nohain - Les Mémoires de Footit et Chocolat, 1907.djvu/106

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« On voit alors le clown accompagner ce personnage de marque avec tous les signes du plus profond respect ; il a retiré son bonnet pointu, il se fait petit, il est pendu à ses yeux, suit ses désirs pour les devancer presque, attentif, respectueux, servile. Arrivé dans son compartiment, il l’installe pour le mieux, a pour lui des soins de mère, et en s’en allant regarde, à chaque instant se retourne, pour voir si ses services ne seraient pas encore utiles.

« Deuxième voyageur, le garçon d’écurie.

« — Quelle classe ?

« — Seconde !

« Footit regarde le voyageur d’un air hautain, et le pousse même pour le forcer à avancer plus vite.

« Ces deux scènes n’existent que pour préparer la troisième, qui, à elle seule, est toute une philosophie.

« C’est le tour de Chocolat :

« — Quelle classe ?

« Chocolat, en voyant la façon dont le voyageur de deuxième classe a été traité, se gratte la tête.

« — Quoi ?…

« — Troisième.

« Ah ! le malheureux ! Ce n’est pas avec du mépris qu’il est conduit, c’est