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Page:France - Saint Yves.djvu/33

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Pendant ces guerres sanglantes, nos pères, toujours désireux de s’instruire, cultivèrent les lettres et fondèrent des écoles. Au siècle précédent, Abélard traînait à sa suite la jeunesse bretonne, par le prestige de son savoir et les charmes de son éloquence. Cette semence de sciences et de belles lettres ne fut pas perdue pour notre pays, et Pierre de Dreux, le successeur d’Arthur au duché de Bretagne, put passer pour l’esprit le plus cultivé de son temps. S’il fut quelquefois en lutte avec les nombreuses abbayes qui couvraient la province, il sut du moins favoriser celles où la jeunesse venait puiser, comme à sa source, la vie intellectuelle, source qui fut néanmoins tarie plus d’une fois par nos discordes sanglantes.

Pour mettre les écoles à l’abri de ces commotions trop fréquentes, les Maîtres fondèrent l’Université de Paris. C’est vers ce foyer que se tournèrent tous les esprits sérieux. Pour en rendre l’accès plus facile à leurs compatriotes, quelques gentilshommes bretons fondèrent, à Paris même, des établissements qui, sous le nom de collèges, entretinrent gratuitement les jeunes étudiants pour suivre les cours de l’Université.

Nicolas Galéron et Jean de Guistry dotèrent le