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Page:France - Saint Yves.djvu/62

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Il y avait des lépreux, moins cependant que dans le reste de la France. Nous ne voyons pas, en effet, qu’un seul se soit présenté à saint Yves pour obtenir sa guérison ; car le pauper vilissimus dont il est parlé dans l’Enquête ne signifie pas un lépreux, mais un pauvre extrêmement sale. Ce n’est que plus tard que se sont fondées les léproseries de la Roche-Derrien, de Saint-Laurent, de Plounévez, et d’autres encore.

La lèpre était une maladie terrible et incurable, paraît-il. On reléguait le malheureux qui en était atteint hors de la société des autres hommes. Les lépreux se réunissaient dans les faubourgs et aux portes des villes, pour exercer certaines professions réputées peu honorables. Quand ils rencontraient quelqu’un, ils devaient lui passer sous le vent, et dans l’église, aussi bien qu’au cimetière, un endroit à part leur était réservé. Parfois même, ils ne pouvaient assister aux offices que par une ouverture pratiquée dans le mur de l’église, et recouverte d’une espèce de toit qui les garantissait de la pluie, comme on le voit encore à Plounévez-Moédec et à Saint-Laurent. Cet endroit s’appelle le gîte du lépreux : Toul ar laour.

Ainsi les maladies, la dîme, la corvée, les ravages