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Page:France - Saint Yves.djvu/67

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aux enfants à leur baptême, et l’on prenait au sérieux l’obligation qui en résultait envers ces jeunes chrétiens dont on avait accepté d’être les parents spirituels. L’histoire ne parle pas de ceux qui reçurent cette honneur pour le baptême du jeune seigneur de Kermartin, à moins que son parrain ne fût Yves de Troézel, le vénérable recteur de Pleubian, qui pouvait être de sa famille, et prit tant de soin de sa première éducation. Le nom d’Yves qui lui fut donné ne semble avoir aucune signification dans la langue bretonne. Il a dû être porté par quelque saint ermite au pays de Tréguier dont on n’aura pas gardé le souvenir. Peut-être est-ce une abréviation d’Yved, évêque de Rouen, patron du lieu où les Bretons avaient enterré leur duc Pierre le Mauclerc, près de Soissons. On en aura fait Yvo, puis Yrvo, et enfin Ervoan. Les étrangers au dialecte trécorrois l’auront prononcé comme ils le pouvaient, et ont fini par l’écrire tel qu’ils le prononçaient : Euzen, puis Even, nom de famille très commun encore de nos jours.

Je ne me serais pas étendu aussi longuement sur le nom de notre bienheureux, si un vieux bréviaire manuscrit du Petit Séminaire de Tréguier n’avait dit que ces deux noms d’Yves et d’Héloury