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Page:France - Saint Yves.djvu/69

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la statue devant laquelle la Dame de Kermartin avait prié, existe encore aujourd’hui, paraît-il, dans l’église du Minihy ! La sainte Vierge a un croissant sous les pieds et porte sur son bras l’Enfant-Jésus qui tient un petit oiseau par les deux ailes. Quand on a détruit l’église de ce nom, on a eu la bonne pensée de placer dans la chapelle de saint Yves, aujourd’hui église paroissiale, cette statue vénérée devant laquelle se sont agenouillées tant de générations dévotes à Marie.

Yves, que tous les enfants du voisinage aimaient beaucoup, comme on le conçoit facilement, ne manquait pas de visites à Kermartin. À cette époque, d’ailleurs, où les relations lointaines étaient assez rares, les familles se voyaient souvent d’un château à l’autre. Tous, seigneurs, dames et enfants montaient à cheval, et galopaient à travers les plaines et les vallons, le long des sentiers qui servaient de chemins aux voyageurs. Le pieux enfant exerçait déjà une sorte d’apostolat parmi ses jeunes camarades, et plus d’une fois le bon Dieu les rendit témoins des merveilles qu’il opérait en sa faveur. Son père lui confiait la garde de ses champs, peut-être même quelquefois de ses troupeaux, car la vie de château n’était pas ce qu’elle