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Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/302

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Méliador

7725 « Car je veroie volentiers
« Ma serour et le duch mon pere.
« Et se la sui, c’est cose clere
« Ja ne m’i ferai cognissable. »
Ensi tint ce pourpos estable
7730 Melyador priès tout le jour.
Ce soir vint prendre son sejour
En .i. manoir, sus une lande,
Ou pays de Norchombrelande,
Entre Montgriès et Carmelin,
7735 Et quant levés fu au matin,
Pour ce qu’il faisoit biel et chaut, f. 57 b
Et qu’il perchut le soleil hault,
Il ne se volt noient armer.
As camps vint ; si prist a chanter
7740 .I. rondelet a clere vois,
En breton, non pas en françois,
Et avoit dit .i. peu devant
Qu’il euist commenciet son chant :
« Tout ce qui au chanter m’encline,
7745 « Ce fait li amour d’Ermondine
« Pour qui je sui jolis et gais.
« Li doulz pensers m’est grans souhais ;
« A lui il n’est si vraie cose,
« Et parmi tant moult bien je m’ose
7750 « Fiier d’un seul rondelet dire,
« Car j’ai matere qui m’i tire. »


Rondel.

Jai pensée et doulz souvenir
A vo biauté et grant valour,
Pour qui je sui tous jours en joie.