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Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/150

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Méliador

Et celle, qui le voelt de priès
Conjoïr, est vers li venue ;
14310 Si le recueille et le salue
Moult doucement en encontrant,
Et sachiés qu’en la cambre entrant
Font des honneurs moult grant fuison.
Hermondine a mis a raison
14315 Florée, et premiers li demande :
« Que fait on en Norchombrelande, f. 105 d
« Belle cousine, dittes moy ? »
Et Florée respont : « Par foy,
« Chiere cousine, moult tres bien.
14320 « Si me loe sur toute rien
« Dou chevalier au soleil d’or.
« En avés vous oÿ encor
« Nulles nouvelles, ma cousine ? »
— « Mes, Dieu, non ! » respont Hermondine.
14325 « Quelz nouvelles en doi je oïr ? »
— « Cousine, pour vous resjoïr ;
« Car messires Camelz est mors,
« Qui estoit si grans et si fors
« Qu’il ne doubtoit nul chevalier.
14330 « Mais trouvé a, au darrenier,
« Qui l’a desconfi par bataille,
« Uns chevaliers de mendre taille
« Qu’il ne fust, mais il est si gens
« Et si amés de toutes gens,
14335 « Que par tout est il renommés. »
— « Ma cousine, or le me nommés. »
— « Certes, cousine, ne le sçai
« Nommer, ne onques en l’assai
« Ne m’en mis. Si fu il .i. mois
14340 « O moy en mon chastiel tous quois,
« Car Camelz le navra sans faille
« Ou propre jour de leur bataille.
« Mais chilz dont je parolle chi