Aller au contenu

Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
Méliador

14590 « Dont je puisse rechevoir blasme. »
Dist Florée : « Vous dittes bien ;
« Mais trouvé y ai un moiien,
« Par quoi au mains vous le verés
« Tournoiier et l’aprenderés [1]
14595 « A cognoistre en ses armeüres.
« Toutdis keurt en bleues parures,
« Et se brise d’un soleil d’or. »
Et celle, qui en voet encor
Bien parler, respont par grant joie :
14600 « Cousine, or m’en montrés la voie,
« Car vos sens nous sera mestiers. »
Et celle respont : « Volentiers. »



Tantost Florée s’avisa
A parler de tel avis c’a,
14605 Et dist : « Se vous volés, cousine,
« Li bleus chevaliers, qui chemine
« Et travelle pour vostre amour,
« Sera chi devant en brief jour.
« Vous ferés noncier .i. tournoy :
14610 « Le terme y meterés par quoy
« Tout chevalier qui en bien sentent
« Et qui celle marce frequentent,
« Y venront, il n’est mies doubte.
« Li bleus chevalier en le route
14615 « Se mettera, comment qu’il aille ;
« Trop envis y feroit il faille.
« Adont le verés tournoiier :
« Vous vous porés esbanoiier
« A ce que vous li verés faire.
14620 « Que dittes vous sus ceste affaire ?
« Ai je bien dit ? » — « Oïl, par m’ame, »

  1. 14594 et l’aprenderés, B et la prenderés.