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Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/226

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Méliador

 


Melyador, si m’aÿt Diex,
16860 Avoit veü devant ses yex
La contenance d’Ermondine
Et de Florée sa cousine,
Car il n’avoit ailleurs regart.
Et si tost qu’il voit qu’elle part,
16865 Il tourne d’autre part sa teste ;
Si voit qu’elle vuide la feste. f. 124 c
A ce premiers le sieut de loing.
On n’avoit laiens aultre soing
Que d’esbatre et solatiier.
16870 Pluiseurs dames et chevalier
Virent bien Florée partir ;
Mais tout et toutes, sans mentir,
Cuidierent bien a celle fois
Que leur dame a baissete vois
16875 Li euist quelque cose dit
Qu’il li fausist sus son abit, [1]
Se l’alast secretement querre.
Pour ce n’en volt on plus enquerre.
Et Florée, qui bien el pense,
16880 Voit revenir en sa presense
L’omme qui ot parlé a li.
Ce grandement li abelli
Et li dist : « Traiiés vous avant.
« N’estes vous cilz qui au devant
16885 « Telz parlers ores me mesistes,
« Et qui si me ramentesistes
« Le chevalier au soleil d’or ? »
— « Oïl, voir, et le fay encor. »
Dist Florée : « Et qui estes vous ? »
16890 Respont cilz : « C’est ci entre nous
« A dire. Et ne me cognissiés ? »
— « Non voir ; mais moult m’esjoïssiés
« Quant dou chevalier me parlés.

  1. 16876 Qu’il, B Qui.