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Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/358

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Méliador

21370 « La estoit nostre entente toute,
« Quant no doy varlet s’en meslerent,
« Qui maugré nous nos dessevrerent
« Et nous donnerent la grant tort,
« Disans : « Vous volés vous a mort
21375 « Chi mettre, par vo vasselage ?
« Et vous savés, sus vo voiage,
« Gist une journée tres bonne ;
« Car il doit par devant Tarbonne f. 157 d
« Temprement .i. tournoy avoir. »
21380 « Dame, ceste parolle voir
« Nous apaisa de plus combatre.
« La nous departesins tout .iiii.
« Au tournoy fui, il n’i fu pas ;
« Je ne sçai mies quelz li cas
21385 « Fu ou est, qu’il en defalli.
« Le jour dou tournoy m’assalli
« Amours, je le vous jur, par m’ame,
« Damoiselle, pour vostre dame,
« Et tant c’au soir veoir l’alay,
21390 « Mais onques a li ne parlay.
« Si l’avisai je bien de priès,
« Et se vous di, par mos exprès,
« Que par imagination
« Si m’entra li impression
21395 « De sa douce phisonomie
« Ou cuer, que n’en partira mie,
« Tant que l’ame me soit au corps.
« Et, a fin que justes recors
« Soit ci de moy comptés et fès,
21400 « J’oÿ la pluiseurs rondelès
« Chanter moult gratïeusement ;
« Mais, vis m’est especialment,
« Phenonée en canta la .ii.
« Moult plaisans et moult amoureus,
21405 « Les quels je retins en chantant,