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Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/63

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Méliador


Et quant Madrigais considere
L’aventure, comment si frere
11325 Sont tout troi mené ou chastiel,
Se ne li vient mies a biel
Encor de monsigneur Balastre,
Auquel il fault .i. grant emplastre
Mettre sus l’espaule navrée.
11330 Moult grandement de li s’effrée f. 83 d
Point ne scet comment il li va,
Se il morra ou garira.
Il n’en scet qu’il die ne face.
Quant on le regarde en le face,
11335 Il samble bien plains de courous
Et dist ensi : « Je me courous
« Sur moi ; j’ai droit, car mon conseil
« Mis et donnai trop en frefel,
« Quant j’acordai, par ignorance,
11340 « Devant hier ytele ordenance.
« Chils chevaliers, qui nous traveille
« Et qui a fait ja grant merveille,
« Desconfit yaus .iii. en .iii. jours. [1]
« Comment scet il de vaillans tours
11345 « En armes, par bachelerie
« Et par sa grant chevalerie ?
« Nous deuissions avoir esté
« Contre lui tout .iiii. arresté ;
« Ja n’en fust issus hors d’acort.
11350 « Plus sont yaus .iii. ou .iiii. fort,
« Et de reconfort pourveü,
« D’avis, de conseil et d’argu
« Pour leur ennemi desconfire,
« C’uns homs tous seulz ; ce puis je dire.
11355 « Or me couvient demain combatre

  1. 11343 Desconfit, B Desconfis.