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Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/82

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Méliador


Rondel

Par pensée aucun bien reçoi
De la dure dolour que j’ai.

11980 Cest tout le bien qui est en moi ;
Par pensée, etc.,

Ma dame, quant je ne vous voi,
Et pour ce a vous penserai.
Par pensée, etc.


11985
Ensi en Abredane sont
Li doy, qui une pensée ont
Qui leur tourne a tres grant plaisance.
Lansonnès erranment s’avance,
Qui d’orfevre en orfevre va,
11990 Ou moult de jeuelès leva,
Et les acata bien et chier ;
De tous chiaus qu’il avoit plus chier
Moult en cueilla parmi la ville,
Et tant fist qu’il ot une pille
11995 D’anelès bons et bien dorés.
A son signeur est retournés :
Se li moustre sa marchandise,
Des anelès que forment prise
Et des fremillès ne sai quans,
12000 Et dist : « Vous serés marcheans
« Et je serai vostres varlès. »
Lors li baille les anelès
Et les met en une laiette
De blanch bois, qui bien estoit faite,