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Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/91

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Méliador

« La denrée pour .i. denier. »
Et cilz qui se fesist priier,
Ançois dou laissier que dou prendre,
12290 Donner les volsist et non vendre,
Respondi : « Dame, volentiers. »
Ce qui bien valoit .vi. deniers,
Et loyaument sans riens rabatre,
Il ne fist a fuer fait que .iiii.,
12295 Tant que les damoiselles dient,
La entr’elles qui s’en derient :
« Mestres, mestres, avisés vous.
« Certes, vous feriés trop pour nous,
« Se les avions pour ce pris. »
12300 Melyador les a repris
Et dist : « Dames, je suis si frans,
« Soit li conquès petis u grans,
« J’ay tantost fait et marchandé.
« Vostre dame m’a chi mandé,
12305 « C’est raisons que son voloir face,
« Et que de riens ne li sourface,
« Mes jeuiaus fors encores mains.
« Espoir que tamainte et tamains
« Ne les vorroient acater. »
12310 Elles prendent a regarder
Leur dame et dient : « Prendés tout.
« Il n’a mies chiere d’estout,
« Ne de villain ne de bregier.
« Espoir vodra il remploiier
12315 « Ses deniers dou tout a sa guise f. 91 a
« En aucune autre marchandise,
« Ançois que de ce pays vuide. »
Hermondine, qui moult bien cuide
Qu’il soit ensi, ne plus ne mains,
12320 Que ses pucelles a leurs mains
Taillent illuech a bonne entente,
Respondi tantost sans attente :