Aller au contenu

Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
Méliador

Et dist ensi : « Quant bien g’i pense,
« Morenois, aler vous convient,
« Car il s’ensieut et apertient,
« En la court et en la maison
27790 « Dou roy Artu a Carlÿon.
« Et pas ne dirés sus vo voie, f. 205 a
« Ne la, que je vous y envoie,
« Car point ne vous ai par bataille
« Desconfi, ne pas ne le taille
27795 « Pour mon avancement en rien ;
« Mais vous porés dire moult bien,
« Quant vostre fait arés compté,
« Comment a vous arai jousté.
« Mais dou chevalier a la dame,
27800 « Pour qui ceste cose s’entame,
« Parlerés, je le vous conseille,
« Et ne vous soit ceste merveille
« Trop grande, car la, par ma foy,
« Il en viennent devant le roy
27805 « Et les barons des plus estragnes,
« De divers lius et des montagnes
« Qui sont dedens Norchombrelande,
« Et en Gales et en Irlande.
« Li rois vous fera bonne ciere,
27810 « Ossi fera ma dame ciere,
« La roÿne, quant vous veront,
« Et croi qu’il vous demanderont
« De moy, car de laiens parti
« Soudainnement, sus le parti
27815 « Pour les aventures trouver,
« Sans nul congiet a yaus rouver. »
Adont respondi Morenois :
« Sire, je sçai bien que li rois
« Est si humles et si saçans,
27820 « Qu’il ne nasqui depuis .c. ans
« Nul roy de tele renommée ;