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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/185

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Méliador

27890 « A vous, tres douce et gratieuse,
« Aportaisse sans remanoir,
« Et je li oc en couvent voir,
« Siques, belle, je m’en acquitte ; f. 205 d
« Et saciés, dame, qu’il ne luite
27895 « A nul visce, fors a honnour
« Pour avenir a vostre amour. »
Saigremor, ensi qu’il le taille,
A il tout ordené, sans faille,
Et doucement s’en descouvri
27900 A Margadine, qui couvri
Moult tres bellement ce secré,
Et encores l’en seut grant gré,
Quant il l’en voelt ensonniier.
Au matin vont apparillier
27905 Morenois, a l’eure premiere,
Et le mettent en la littiere
Pour mieulz cheminer a son aise :
De ce c’on li fait il s’apaise.
Sa sereur monte, et leurs mesnies.
27910 A Saigremor, n’en doubtés mies,
Prendent congiet, qui d’autre part
S’en chevauce. Quant d’yaus il part,
Saigremor a pris une lande,
Vers les plains de Norchombrelande,
27915 Et Morenois et les siens vont
Au contraire, car tenu ont
Devers Galles tout le chemin.
Ensi partirent ce matin.



Nous parlerons de Morenois,
27920 Puis que nous y sons, et c’est drois.
Tant esploita par ses journées,
Qui furent moult bien ordonnées,
Qu’il vint a une remontiere,