« Aportaisse sans remanoir,
« Et je li oc en couvent voir,
« Siques, belle, je m’en acquitte ; f. 205 d
« Et saciés, dame, qu’il ne luite
« A nul visce, fors a honnour
« Pour avenir a vostre amour. »
Saigremor, ensi qu’il le taille,
A il tout ordené, sans faille,
Et doucement s’en descouvri
A Margadine, qui couvri
Moult tres bellement ce secré,
Et encores l’en seut grant gré,
Quant il l’en voelt ensonniier.
Au matin vont apparillier
Morenois, a l’eure premiere,
Et le mettent en la littiere
Pour mieulz cheminer a son aise :
De ce c’on li fait il s’apaise.
Sa sereur monte, et leurs mesnies.
A Saigremor, n’en doubtés mies,
Prendent congiet, qui d’autre part
S’en chevauce. Quant d’yaus il part,
Saigremor a pris une lande,
Vers les plains de Norchombrelande,
Et Morenois et les siens vont
Au contraire, car tenu ont
Devers Galles tout le chemin.
Ensi partirent ce matin.
ous parlerons de Morenois,
Puis que nous y sons, et c’est drois.
Tant esploita par ses journées,
Qui furent moult bien ordonnées,
Qu’il vint a une remontiere,
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Méliador