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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/217

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Méliador

Combatre pour esbanoier
Les dames et la tournoiier.
Par .xx. chevaliers de sa terre
29105 Envoia li rois Artus querre
Le roy Hermont, sa fille et dames.
Toutes, damoiselles et femmes,
Monterent en tres grant arroy
Et s’en vinrent devers le roy
29110 Et Genoivre ossi la roÿne,
Qui les reçut a bonne estrine
Grandement et joieusement,
Et, saciés, especialment f. 213 d
Hermondine sur toutes riens,
29115 Et dist ensi : « Ce fu grans biens,
« Damoiselle, de vo naissance,
« Car fait avés une ordenance
« Dont tous li mondes a merveille.
« On n’a point veü la pareille,
29120 « Ne ne vera en trop grant temps. »
Et ceste, qui moult est sentans
D’onneur et de quanqu’il affiert,
Au respondre en ces paroles fiert
Moult sagement et tres a point.
29125 La fu festée sus ce point,
Et moult liement recueillie,
Hermondine ceste nuitie.
Et donna ce soir le souper
La roÿne pour entamer
29130 La feste, et ossi pour l’amour
D’Ermondine qui fu ce jour
Et le soir de tous regardée,
Et grandement recommendée
De sens, de biauté et d’arroi.
29135 Ensamble souperent li roy
En solas et en grant reviel.
Quant on ot soupé bien et biel,